Delta ça plane...
Au réveil, tête dans le fi.....bip, on choppe la harley avec un gros sac sur les épaules du passager, et nous voila partis pour notre petite virée. On sort de la ville en 2h, on s'arrête boire un p'tit caf' et la pluie se met à tomber...ben ouai, forcément ! On nous avait pourtant prévenu, le delta, en pleine mousson... pas bien pour la moto... mais ce n'était qu'une petite ondée.
Nous avons choisi de prendre de petites routes. Qui dit "petites routes", dit routes avec revêtement partiel (y'en a entre les trous) et poussière à faire devenir fou le moins méticuleux des techniciens de surface.
On roule en direction de Ben Tre, mais suite à une petite erreur d'aiguillage, on se retrouve à proximité beaucoup plus tôt que prévu. Qu'à cela ne tienne, crevons un ptit coup pour temporiser...
On se retrouve donc en carafe sur le bord de la route et là, pas question de faire la même connerie que la fois précédente (pour ceux qui suivent pas, cf. le poste sur "je sais plus où au Vietnam"). On pousse donc. Bon, il faut dire que nous venions de passer une station service il y a 300m. Juste avant la dite station, on s'arrête dans la cabane d'un "réparateur de roue" qui commence, à peine arrivés, à démonter le pneu... On calme un peu ses ardeurs pour lui demander le prix. Il annonce 10 fois moins que les mômes de "j'sais plus où au Vietnam"... En fait, il a arraché une rustine qui avait lâché et nous a fait une petite réparation. Génial, on va se coltiner 3 jours avec une mob qui vibre de partout, dont le compteur ne fonctionne pas (et c'est quand même pratique quand t'as une carte au 1/3milliardième, de savoir combien de borne tu fais) et avec un pansement sur la chambre à air... et en plus elle est jaune (la mob).
La dessus on va boire un p'tit caf" pour laisser le pansement sécher et un gars nous aborde pour savoir qui on est, où on va, d'où on vient et surtout nous vendre un hôtel... qu'on accepte après petite négo.
La lumineuse antenne de Tra Vinh
On passe la soirée avec 2 allemands sympathiques et au petit matin, c'est reparti plein sud pour Tra Vinh city beach (sans la city et sans la beach). Après le bac, c'est un rodéo. Pas des nid de poules mais d'autruches. Heureusement le rabatteur de la veille nous a convaincu de conduire à la viet c.à.d. le sac entre les jambes du pilote ce qui est franchement moins éprouvant pour le cherpa. L'épisode de la route chaotique étant passé (10 bons kms) sans que la rustine lâche, on stoppe en bord de route pour...?... un p'tit caf' bien sûr... Erreur, grosse erreur... nous voila aux prises d'une bridée surexcitée qui tient absolument à communiquer...un peu difficile mais bien rigolo, si bien qu'on accepte de boire un shooter de "j'sais pas quoi"... erreur, double grosse erreur. Ses potes sont arrivés, aucun parle anglais mais on a bien picolé et un petit peu mangé. Il a fallu négocié l'heure de notre départ qui a été accompagné par une petite larme de notre hôte (complètement ivre).
Allez, go sur la moto bourracho ! On arrive à destination dans une petite ville qui ressemble à rien mais bien agréable, même pour les O.V.N.I. que nous sommes.
On a pas trop dormi à cause de l'orage sur le toit en tôle de la piaule mais on a philosophé en se disant qu'on était pas dessous et que ce qui tombait maintenant ne tomberait pas demain.
Une campagne superbe et très bien cultivée
Réveil difficile, un p'iti caf' et c'est reparti pour le 3ème jour. On réussit à prendre la petite route que nous voulions (en général, elles sont planquées et on les rate). Nous voila dans le vif du sujet : des rizières, des cocoteraies, des palmeraies, des ananaseraires, des petits ponts de partout, des patelins... un itinéraire presque parfaitement maîtrisé.
Objectif atteint "Sa Dec". Haaaa, Sa Dec, rien trop à dire sur ce bourg à part qu'on y a mangé notre premier sandwich au gras, de bons petits crabes et bu d'excellents shakes (pomme pour les hommes, papaye/water-melon pour les madones).
Joli petit chemin de terre le long d'un canal
Pour le retour à Saigon, on opte là encore pour les chemins de traverse, ce qui nous vaut quelques aller/retours sur des chemins sans issues, des traversées de canaux par p'tit bac (rien à voir avec un jeu) et des pistes poussiéreuses qu'on sait pas trop où qu'elles vont (forcement c'est là que la jauge est dans le rouge sinon c'est pas drôle).
On se rapproche inexorablement des villes, on finit même par prendre un tronçon d'autoroute ?!
L'entrée dans Ho Chi Minh se fait en mode Jacques-Yves Cousteau (du genre 80 m3 d'eau au cm2 à la seconde et au milieu d'un énorme banc de moto... visibilité 0). Copilotage impec', on arrive nous et la "merde à roues" entiers et vidés.
A noter que Noémie a profité du calme du delta pour passer aux commandes de la motobylette avec dextérité (et aussi un peu de trac), le sac entre les pattes et tout et tout.
La belle et la bête ! Qui est qui ?